Des « Midis Maths », un espace cours dédié à la remédiation scientifique : deux exemples réussis de dispositifs animés par et avec des tuteurs et tutrices en cours d’études.
Les « Midis Maths », aide au renforcement
Initialement, un dispositif de soutien en mathématiques avait été mis en place pour les étudiants de première année des licences Physique, Mécanique et Électronique, Énergie électrique, Automatique. Il concernait majoritairement les étudiants et étudiantes identifiés comme « Oui Si » sur Parcoursup. Cependant, il attirait peu de personnes : les séances avaient lieu en fin de journée et les échanges étaient peu dynamiques.
Pour le rendre plus attractif, le dispositif a été repensé par Sophie Lemaitre, enseignante chercheuse. Elle est accompagnée d’une tutrice étudiante, ce qui favorise les échanges. Les séances ont désormais lieu le midi, à la bibliothèque, dans un espace agréable et modulable, propice au travail en petits groupes. Enfin, le format des « Midis Maths » a été adapté : les étudiantes et étudiants choisissent eux-mêmes les exercices et notions qu’ils souhaitent aborder, parmi une suggestion adaptée au programme.
Retour d’expérience avec Sophie Lemaitre (enseignante chercheuse)
Quel bilan fais-tu du nouveau dispositif ?
Un bilan positif concernant la fréquentation du dispositif (15 étudiantes et étudiants par séance en moyenne), et l’accueil des « Midis Maths » au sein de la bibliothèque universitaire.
L’effet sur les résultats des étudiantes et étudiants est à nuancer selon leur niveau de départ, mais c’est un espace qui permet d’enseigner autrement : le lieu est différent, le concept aussi. Le binôme d’intervenants « enseignant – tuteur » a bien fonctionné, et la tutrice s’est montrée disponible pour les étudiantes et étudiants. Elle a même été sollicitée pour les vidéos réalisées cette année ! Pour l’anecdote, un étudiant de L1 Maths s’est même invité pour la dernière thématique sur l’algèbre linéaire, suite à l’information diffusée sur les écrans du bâtiment Sciences 3.
Je reste un peu plus nuancée sur le « type » d’étudiantes et étudiants participant aux « Midis Maths » : ce sont plutôt de bons étudiantes et étudiants. Je suis ravie de leur présence, mais je regrette le fait de ne pas accueillir d’autres profils, plus en difficulté.
Quelles perspectives envisages-tu pour l’année à venir ?
Plus de communication ! Dès la rentrée, je veux présenter le dispositif à tous les L1 Physique, Mécanique et Électronique, énergie électrique, automatique (EEEA), mais aussi à la classe préparatoire intégrée (CPI) ESIX qui ouvrira en septembre. J’aimerais étendre le dispositif en ouvrant un deuxième créneau dans la semaine avec deux tuteurs ou tutrices. Je voudrais aussi inciter d’autres collègues à s’approprier le concept.
Une autre perspective serait que des étudiantes et étudiantes ayant bénéficié du dispositif puisse à leur tour en faire profiter d’autres en devenant tuteur ou tutrice. Un appel à candidature va ouvrir !
Qu’est-ce que l’accompagnement du CEMU a apporté à ton projet ?
Le CEMU, à l’aide de l’appel à projet « Innovations pédagogiques » m’a aidé à travailler sur le syllabus, à financer les heures de tutorat et à réaliser des vidéos de présentation du dispositif. J’ai vraiment apprécié le travail avec les collègues, et je remercie Hugo (vidéaste) et surtout Lisa (ingénieure pédagogique référente pour l’UFR Sciences) pour son accompagnement et son suivi.
Un tutorat hybride, en ligne et en présentiel
À la suite de la crise sanitaire du COVID-19, les séances de tutorat du portail Biologie, Sciences de la Terre (BST) de l’UFR Sciences sont passées à distance. L’équipe pédagogique s’est appuyée sur l’appel à projets « Innovations pédagogiques » pour faire évoluer le tutorat, auparavant réservé aux étudiantes et étudiants « Oui si ». Dès la rentrée 2020, un tutorat par les pairs, au format hybride, a permis d’étendre le dispositif en maintenant les séances en présentiel à destination des étudiantes et étudiants « Oui si » et en proposant des séances et des ressources à distance à l’ensemble des personnes volontaires.
Chaque année, les L1 du portail BST sont inscrits à un espace de cours dédié, entièrement repensé pour être accessible en autonomie, et animé par des tuteurs et tutrices étudiants. Une formation à la prise en main et aux usages possibles d’Ecampus leur est dispensée en début d’année universitaire.
Avec un fort succès de fréquentation, ce dispositif est reconduit tous les ans. Il mobilise une vingtaine de tuteurs et tutrices étudiants.
Retour d’expérience avec Lisa Roussel-Langlois (ingénieure pédagogique)
Comment accompagner la mise en place ou la refonte d’un dispositif de tutorat ? Quelles expertises peuvent être mobilisées au CEMU pour favoriser sa réussite ?
Écouter l’interview (6 min).
L’emploi étudiant comme facteur de réussite
Le projet NCU Réussites plurielles, porté par la ComUE Normandie Université et dans lequel notre établissement est engagé avec les universités Le Havre Normandie et Rouen Normandie, a débuté en janvier 2019 et se poursuit jusqu’en août 2028. Il bénéficie de financements au titre de l’action Nouveaux Cursus à l’Université (NCU) dans le troisième programme d’investissements d’avenir (PIA3). Ce projet vise à soutenir et reconnaître toutes les formes de réussites étudiantes en licence générale.
L’un des axes du projet NCU Réussites plurielles porte sur l’emploi-étudiant comme facteur de réussite et s’appuie plus particulièrement sur les dispositifs de tutorat par les pairs. Le projet permet notamment de financer le recrutement d’étudiants-tuteurs et de valoriser l’encadrement apporté par l’équipe pédagogique.
L’appel à projets « Innovations pédagogiques » vise à soutenir l’innovation pédagogique, la structuration de la nouvelle offre de formation de l’établissement et plus largement la mise en place de dispositifs œuvrant pour les réussites des étudiants. Cet appel à projets, diffusé sous la forme de deux vagues par an, a permis de soutenir des démarches d’hybridation des formations et de comodalité des enseignements, la mise en place de dispositifs de tutorat et dispositifs d’apprentissage expérimentaux afin de répondre aux besoins de personnalisation et d’individualisation des parcours de formation.



Financé dans le cadre du projet NCU Réussites Plurielles : ANR – 18 – NCUN – 0021