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Atelier réflexif entre agents du CEMU. (crédit : CEMU - Université de Caen Normandie)

Développement professionnel : regards croisés sur le métier d’ingénieur pédagogique

  • Dernière modification de la publication :28 février 2025
  • Post category: Formation

Face aux enjeux de transformations de la formation, le rôle d’un service d’appui à la pédagogie évolue sans cesse. Une introspection régulière et un questionnement de nos métiers est indispensable !

Un temps d’échange pour penser nos métiers

Le 22 janvier 2025, le CEMU a accueilli Carine Aillerie, maîtresse de conférence en Sciences de l’information et de la communication de l’université de Poitiers. Lors du colloque RUNED 24, organisé par le CEMU en 2023, elle a tenu une conférence intitulée « Numérisation de la formation professionnelle : quelles réceptions des “discours d’escorte” par les ingénieurs pédagogiques ? ». Afin de creuser le sujet, le service l’a conviée à échanger avec les ingénieurs et ingénieures pédagogiques du CEMU sur le sujet de la numérisation de la formation professionnelle.

Une rencontre qui a permis de croiser les expériences de chacun et d’interroger les transformations du métier face aux enjeux numériques.

Grands enjeux questionnés, postures professionnelles comparées

Quand le numérique bouscule le métier d’ingénieur pédagogique

Comment la numérisation impacte-t-elle le métier d’ingénieur pédagogique ? C’est la question au cœur des échanges animés par le Pôle Ingénierie et Conseils Pédagogiques.

Une quinzaine d’ingénieures et ingénieurs pédagogiques aux missions variées ont partagé leurs réflexions sur les discours d’escorte, ces injonctions institutionnelles qui valorisent le numérique comme un levier d’innovation, souvent déconnectées des besoins réels des apprenants. « Nous devons questionner l’efficacité des technologies éducatives et leur impact concret sur les apprentissages », a insisté l’un d’entre eux.

Carine Aillerie a exploré l’impact de la numérisation sur la formation professionnelle et le métier d’ingénieur pédagogique dans le secteur privé. À travers une analyse critique, elle a mis en lumière l’importance d’étudier l’efficacité réelle des technologies éducatives, tout en intégrant les besoins et usages des utilisateurs pour une approche plus inclusive et adaptée.

Public et privé : deux visions d’un même métier

Cette rencontre a permis de comparer les pratiques des secteurs privé et public. Dans le privé, les ingénieurs pédagogiques sont souvent soumis à des objectifs marchands et à une logique de rentabilité. À l’inverse, dans le public, les professionnels jonglent avec des injonctions parfois contradictoires : hybridation numérique, enjeux écologiques, massification des formations, etc. 

Cette dualité met en lumière la nécessité pour les ingénieurs pédagogiques de rester critiques face aux orientations institutionnelles, entre les valeurs portées par les professionnels et les exigences institutionnelles, souvent marquées par un technosolutionnisme exacerbé.

Un métier en quête de reconnaissance

Être ingénieur pédagogique, c’est bien plus que produire des supports numériques.

La discussion a également abordé l’appellation même d’« ingénieur pédagogique » : cette terminologie réduit souvent le rôle de ces professionnels à une dimension technique, occultant leur fonction stratégique, pédagogique et de conseil.

Un pas de plus vers une compréhension partagée

En se basant sur les activités décrites dans les fiches métiers de l’ingénieur pédagogique proposées par l’association Anstia, ce temps d’échange a renforcé l’idée que, malgré des divergences d’activités, les ingénieurs pédagogiques partagent une mission commune : accompagner l’évolution des pratiques pédagogiques tout en restant attentifs aux besoins de la communauté enseignante et étudiante au quotidien.